"Tous les devoirs de la loi naturelle, presque effacés de mon coeur par l’injustice des hommes, s’y retracent au nom de l’éternelle justice qui me les impose & qui me les voit remplir plus en moi que l’ouvrage & l’instrument du veut le bien, qui le fait, qui fera le mien par mes volontés aux siennes & par le bon usage, de ma liberté."

— Rousseau, Jean-Jacques (1712-1778)


Date
1762
Metaphor
"Tous les devoirs de la loi naturelle, presque effacés de mon coeur par l’injustice des hommes, s’y retracent au nom de l’éternelle justice qui me les impose & qui me les voit remplir plus en moi que l’ouvrage & l’instrument du veut le bien, qui le fait, qui fera le mien par mes volontés aux siennes & par le bon usage, de ma liberté."
Metaphor in Context
O mon enfant, puissiez-vous sentir un jour de quel poids on est soulagé, quand, après avoir épuisé la vanité des opinions humaines & goûté l’amertume des passions, on trouve enfin si près de soi la route de la sagesse, le prix des travaux de cette vie, & la source du bonheur dont on a désespéré! Tous les devoirs de la loi naturelle, presque effacés de mon coeur par l’injustice des hommes, s’y retracent au nom de l’éternelle justice qui me les impose & qui me les voit remplir plus en moi que l’ouvrage & l’instrument du veut le bien, qui le fait, qui fera le mien par mes volontés aux siennes & par le bon usage, de ma liberté: j’acquiesce à l’ordre qu’il établit, sûr de jouir moi-même un jour de cet ordre & d’y trouver ma félicité; car quelle félicité plus douce que de se sentir ordonné dans un système où tout est bien? En proie à la douleur, je la supporte avec patience, en songeant qu’elle est passagère & qu’elle vient d’un corps qui n’est point à moi. Si je fais une bonne action sans témoin, je sais qu’elle est vue, & je prends acte pour l’autre vie de ma conduite en celle-ci. En souffrant une injustice, je me dis: l’Etre juste qui régit tout saura bien m’en dédommager, les besoins de mon corps, les misères de ma vie me rendent l’idée de la mort plus supportable. Ce seront autant de liens de moins à rompre quand il faudra tout quitter.
(IV, pp. 305-6 in Everyman)
Provenance
Reading
Citation
Over 20 entries in ESTC (1762, 1763, 1765, 1767, 1768, 1773, 1774, 1779, 1780, 1781, 1783, 1785, 1799).

See William Kenrick's translation: Emilius and Sophia: or, a New System of Education. Translated from the French of J. J. Rousseau, Citizen of Geneva. By the translator of Eloisa, 2 vols. (London: Printed for R. Griffiths, 1762). <Link to ECCO>

Reading in Jean-Jacques Rousseau. Émile, trans. Barbara Foxley (London: J.M. Dent, 1993).

French text from Jean-Jacques Rousseau, Collection complète des oeuvres, 17 vols (Genève, 1780-1788). <Rousseau Online>
Date of Entry
01/10/2014

The Mind is a Metaphor is authored by Brad Pasanek, Assistant Professor of English, University of Virginia.