"Imagine two clocks or watches which agree perfectly ... Put now the soul and the body in place of these two clocks; their accordance may be brought about by one of these three ways."
— Leibniz, Gottfried Wilhelm (1646-1716)
Work Title
Date
1696
Metaphor
"Imagine two clocks or watches which agree perfectly ... Put now the soul and the body in place of these two clocks; their accordance may be brought about by one of these three ways."
Metaphor in Context
You do not understand, you say, how I could prove that which I advanced concerning the communication or harmony of two substances so different as the soul and the body. It is true that I believe that I have found the means of doing so, and this is how I propose to satisfy you. Imagine two clocks or watches which agree perfectly. Now, this may take place in three ways. The first consists in a mutual influence; the second is to have a skillful workman attached to them who regulates them and keeps them always in accord; the third is to construct these two clocks with so much art and accuracy as to assure their future harmony. Put now the soul and the body in place of these two clocks; their accordance may be brought about by one of these three ways. The way of influence is that of common philosophy, but as we cannot conceive of material particles which may pass from one of these substances into the other, this view must be abandoned. The way of the continual assistance of the creator is that of the system of occasional causes; but I hold that this is to make a Deus ex Machina intervene in a natural and ordinary matter, in which, according to reason, he ought not to cooperate except in the way in which he does in all other natural things. Thus there remains only my hypothesis; that is, the way of harmony. From the beginning God has made each of these two substances of such a nature that merely by following its own peculiar laws, received with its being, it nevertheless accords with the other, just as if there were a mutual influence or as if God always put his hand thereto in addition to his general cooperation. After this I have no need of proving anything, unless you wish to require me to prove that God is sufficiently skillful to make use of this prevenient contrivance, semblances of which we see even among men. Now, taking for granted that he can do it, you easily see that this is the way most beautiful and most worthy of him. You suspected that my explanation would be opposed to the very different idea which we have of the mind and of the body; but you will presently clearly see that no one has better established their independence. For while it has been necessary to explain their communication by a kind of miracle, occasion has always been given to many people to fear that the distinction between the body and the soul was not as real as was believed, since in order to maintain it it was necessary to go so far. I shall not be at all sorry to sound enlightened persons concerning the thoughts which I have just explained to you.
[Vous ne comprenez pas, dites-vous, comment je pourrais prouver ce que j'ai avancé touchant la communication, ou l'harmonie de deux substances aussi différentes que l'âme et le corps. Il est vrai que je crois en avoir trouvé le moyen: et voici comment je prétends vous satisfaire. Figurez-vous deux horloges ou montres qui s'accordent parfaitement. Or, cela se peut faire de trois manières. La première consiste dans une influence mutuelle; la deuxième est d'y attacher un ouvrier habile qui les redresse, et les mette d'accord à tous moments; la troisième est de fabriquer ces deux pendules avec tant d'art et de justesse, qu'on se puisse assurer de leur accord dans la suite. Mettez maintenant l'âme et le corps à la place de ces deux pendules; leur accord peut arriver par l'une de ces trois manières. La voie d'influence est celle de la philosophie vulgaire; mais comme l'on ne saurait concevoir des particules matérielles qui puissent passer d'une de ces substances dans l'autre, il faut abandonner ce sentiment. La voie de l'assistance continuelle du Créateur est celle du système des causes occasionnelles; mais je tiens que c'est faire intervenir Deus ex machina, dans une chose naturelle et ordinaire, où, selon la raison, il ne doit concourir que de la manière qu'il concourt à toutes les autres choses naturelles. Ainsi il ne reste que mon hypothèse, c'est-à-dire que la voie de l'harmonie. Dieu a fait dès le commencement chacune de ces deux substances de telle nature, qu'en ne suivant que ses propres lois, qu'elle a reçues avec son être, elle s'accorde pourtant avec l'autre, tout comme s'il y avait une influence mutuelle, ou comme si Dieu y mettait toujours la main an delà de son concours général. Après cela je n'ai pas besoin de rira prouver, à moins qu'on ne veuille exiger que je prouve que Dieu est assez habile pour se servir de cet artifice prévenant, dont nous voyons même des échantillons parmi les hommes. Or, supposé qu'il le puisse, vous voyez bien que cette voie est la plus belle et la plus digne de lui. Vous avez soupçonné que mon explication serait opposée à l'idée si différente que nous avons de l'esprit et du corps; mais vous voyez bien présentement que personne n'a mieux établi leur indépendance. Car tandis qu'on a été obligé d'expliquer leur communication par une manière de miracle, on a toujours donné lieu à bien des gens de craindre que la distinction entre le corps et l'me ne fût pas aussi réelle qu'on le croit, puisque pour la soutenir il faut aller si loin. Je ne serai point fâché de sonder les personnes éclairées, sur les pensées que je viens de vous expliquer.]
[Vous ne comprenez pas, dites-vous, comment je pourrais prouver ce que j'ai avancé touchant la communication, ou l'harmonie de deux substances aussi différentes que l'âme et le corps. Il est vrai que je crois en avoir trouvé le moyen: et voici comment je prétends vous satisfaire. Figurez-vous deux horloges ou montres qui s'accordent parfaitement. Or, cela se peut faire de trois manières. La première consiste dans une influence mutuelle; la deuxième est d'y attacher un ouvrier habile qui les redresse, et les mette d'accord à tous moments; la troisième est de fabriquer ces deux pendules avec tant d'art et de justesse, qu'on se puisse assurer de leur accord dans la suite. Mettez maintenant l'âme et le corps à la place de ces deux pendules; leur accord peut arriver par l'une de ces trois manières. La voie d'influence est celle de la philosophie vulgaire; mais comme l'on ne saurait concevoir des particules matérielles qui puissent passer d'une de ces substances dans l'autre, il faut abandonner ce sentiment. La voie de l'assistance continuelle du Créateur est celle du système des causes occasionnelles; mais je tiens que c'est faire intervenir Deus ex machina, dans une chose naturelle et ordinaire, où, selon la raison, il ne doit concourir que de la manière qu'il concourt à toutes les autres choses naturelles. Ainsi il ne reste que mon hypothèse, c'est-à-dire que la voie de l'harmonie. Dieu a fait dès le commencement chacune de ces deux substances de telle nature, qu'en ne suivant que ses propres lois, qu'elle a reçues avec son être, elle s'accorde pourtant avec l'autre, tout comme s'il y avait une influence mutuelle, ou comme si Dieu y mettait toujours la main an delà de son concours général. Après cela je n'ai pas besoin de rira prouver, à moins qu'on ne veuille exiger que je prouve que Dieu est assez habile pour se servir de cet artifice prévenant, dont nous voyons même des échantillons parmi les hommes. Or, supposé qu'il le puisse, vous voyez bien que cette voie est la plus belle et la plus digne de lui. Vous avez soupçonné que mon explication serait opposée à l'idée si différente que nous avons de l'esprit et du corps; mais vous voyez bien présentement que personne n'a mieux établi leur indépendance. Car tandis qu'on a été obligé d'expliquer leur communication par une manière de miracle, on a toujours donné lieu à bien des gens de craindre que la distinction entre le corps et l'me ne fût pas aussi réelle qu'on le croit, puisque pour la soutenir il faut aller si loin. Je ne serai point fâché de sonder les personnes éclairées, sur les pensées que je viens de vous expliquer.]
Categories
Provenance
Reading
Citation
Gottfried Wilhelm Leibniz, The Philosophical Works of Leibnitz, 2nd edition (New Haven: Tuttle, Morehouse, and Taylor, 1908). <Link to Google Books><Link to 1866 French edition>
Date of Entry
09/26/2011