work_id,theme,provenance,created_at,text,reviewed_on,id,comments,metaphor,dictionary,updated_at,context
6428,"",Reading,2007-05-01 00:00:00 UTC,"The body should be strong enough to obey the mind; a good servant must be strong. I know that intemperance stimulates the passions; in course of time it also destroys the body; fasting and penance often produce the same results in an opposite way. The weaker the body, the more imperious its demands; the stronger it is, the better it obeys. All sensual passions find their home in effeminate bodies; the less satisfaction they can get the keener their sting.
(Book I, p. 24)",,16982,"","""The body should be strong enough to obey the mind; a good servant must be strong.""","",2010-01-10 23:08:06 UTC,Book I
6658,"","Reading Kelly, G. A. ""Mortal Man, Immortal Society?: Political Metaphors in Eighteenth-Century France Political Theory. Vol. 14, No. 1 (Feb., 1986): 18. <Link to JSTOR>",2010-01-10 23:05:15 UTC,"The life-principle of the body politic lies in the sovereign authority. The legislative power is the heart of the State; the executive power is its brain, which causes the movement of all the parts. The brain may become paralysed and the individual still live. A man may remain an imbecile and live; but as soon as the heart ceases to perform its functions, the animal is dead.
(III.xi)
Le principe de la vie politique est dans l’autorité souveraine. La puissance législative est le coeur de l’Etat, la puissance exécutive en est le cerveau, qui donne le mouvement à toutes les parties. Le cerveau peut tomber en paralysie & l’individu vivre encore. Un homme reste imbécile & vit: mais si-tôt que le coeur a cessé ses fonctions, l’animal est mort.",,17622,"","""The legislative power is the heart of the State; the executive power is its brain, which causes the movement of all the parts.""","",2014-02-04 03:02:10 UTC,"Book III, Chap. xi. The Death of the Body Politic"
6428,"","Reading Of Grammatology, trans. Gayatri Chakravorty Spivak (Baltimore: Johns Hopkins UP, 1997), 17. Found again, reading Emile.",2013-08-14 00:35:26 UTC,"Dieu, dit-on, ne doit rien à ses créatures. je crois qu’il leur doit tout ce qu’il leur promit en leur donnant l’être. or c’est leur promettre un bien que de leur en donner l’idée & de leur en faire sentir le besoin. Plus je rentre en moi, plus je me consulte, & plus je lis ces mots écrits dans mon âme: Sois juste, & tu seras heureux. Il n’en est rien pourtant, à considérer l’état présent des choses; le méchant prospère, & le juste reste opprimé. Voyez aussi quelle indignation s’allume en nous quand cette attente est frustrée! La conscience s’élève et murmure contre son auteur; elle lui crie en gémissant: Tu m’as trompé!
(Book IV; p. 293 in Everyman edition)",,22138,"","""Plus je rentre en moi, plus je me consulte, & plus je lis ces mots écrits dans mon âme: Sois juste, & tu seras heureux. [The more I return within myself, the more I consult myself, the more plainly do I read these words written in my soul: Be just and you will be happy.]""",Writing,2014-01-10 20:41:32 UTC,"Vol. II, Book IV. The Creed of a Savoyard Curate."
6428,"",Reading,2013-08-14 00:47:36 UTC,"Je sens mon âme, je la connois par le sentiment & par la pensée, je sais qu’elle est, sans savoir quelle est son essence; je ne pu, raisonner sur des idées que je n’ai pas. Ce que je sais bien, c’est que l’identité du moi ne se prolonge que par la mémoire, et que, pour être le même en effet, il faut que je me souvienne d’avoir été. Or, je ne saurois me rappeler, après ma mort, ce que ai été durant ma vie, que je ne me rappelle aussi ce que j’ai senti, par conséquent ce que j’ai fait; & je ne doute point que ce souvenir ne fasse un jour la félicité des bons & le tourment des méchants. Ici-bas, mille passions ardentes absorbent le sentiment interne, & donnent le change aux remords. Les humiliations, les disgrâces qu’attire l’exercice des vertus, empêchent d’en sentir tous les charmes. Mais quand délivrés des illusions que nous font le corps & les sens, nous jouirons de la contemplation de l’Être suprême & des vérités éternelles dont il est la source, quand la beauté de l’ordre frappera toutes les puissances de notre âme, & que nous serons uniquement occupés à comparer ce que nous avons fait avec ce que nous avons dû faire, C’est alors que la voix de la conscience reprendra sa force & son empire, c’est alors que la volupté pure qui naît du contentement de soi-même, & le regret amer de s’être avili, distingueront par des sentiments inépuisables le sort que chacun se sera préparé. Ne me [48] demandez point, ô mon bon ami, s’il y aura d’autres sources de bonheur & de peines; je l’ignore; & c’est assez de celles que j’imagine pour me consoler de cette vie, & m’en faire espérer une autre je ne dis point que les bons seront récompensés; car quel autre bien peut attendre un être excellent que d’exister selon sa nature? Mais je dis qu’ils seront heureux, parce que leur auteur, l’auteur de toute justice, les ayant faits sensibles, ne les a pas faits pour souffrir; et que, n’ayant point abusé de leur liberté sur la terre, ils n’ont pas trompé leur destination par leur faute: ils ont souffert pourtant dans cette vie, ils seront donc dédommagés dans une autre. Ce sentiment est moins fondé sur le mérite de l’homme que sur la notion de bonté qui me semble inséparable de l’essence divine. je ne fais que supposer les lois de l’ordre observées, & Dieu constant à lui-même",,22139,"","""C’est alors que la voix de la conscience reprendra sa force & son empire, c’est alors que la volupté pure qui naît du contentement de soi-même, & le regret amer de s’être avili, distingueront par des sentiments inépuisables le sort que chacun se sera préparé.""",Empire,2014-01-10 20:42:32 UTC,""
6428,"",Reading,2013-08-14 00:48:42 UTC,"Après avoir ainsi, de l’impression des objets sensibles & du sentiment intérieur qui me porte à juger des causes selon mes lumières naturelles, déduit les principales vérités qu’il m’importoit de connaître, il me reste a chercher que, es maximes j’en dois tirer pour ma conduite, & quelles règles je dois me prescrire pour remplir ma destination sur la terre, selon l’intention de celui qui m’y a placé. En suivant toujours ma méthode, je ne tire point ces règles des principes d’une haute philosophie, mais je les trouve au fond de mon coeur écrites par la nature en caractères ineffaçables. Je n’ai qu’à me consulter sur ce que je veux faire: tout ce que je sens être bien est bien, tout ce que je sens être mal est mal: le meilleur de tous les casuistes est la conscience; & ce n’est que quand on marchande avec elle qu’on a recours aux subtilités du raisonnement. Le premier de tous les soins [53] est celui de soi-même: cependant combien de fois la voix intérieure nous dit qu’en faisant notre bien aux dépens d’autrui nous faisons mal! Nous croyons suivre l’impulsion de la nature, & nous lui résistons; en écoutant ce qu’elle dit à nos sens, nous méprisons ce qu’elle dit à nos coeurs; l’être actif obéit, l’être passif commande. La conscience est la voix de l’âme, ces passions sont la voix du corps. Est-il étonnant que souvent ces deux langages se contredisent? & alors lequel faut-il écouter? Trop souvent la raison nous trompe, nous n’avons que trop acquis le droit de la récuser; mais la conscience ne trompe jamais; elle est le vrai guide de l’homme: elle est à l’âme ce que l’instinct est au corps; qui la suit obéit à la nature, & ne craint point de s’égarer. Ce point est important, poursuivit mon bienfaiteur, voyant que j’allais l’interrompre: souffrez que je m’arrête un peu plus à l’éclaircir.
(IV, 298-9)",,22140,"","""Après avoir ainsi, de l’impression des objets sensibles & du sentiment intérieur qui me porte à juger des causes selon mes lumières naturelles, déduit les principales vérités qu’il m’importoit de connaître, il me reste a chercher que, es maximes j’en dois tirer pour ma conduite, & quelles règles je dois me prescrire pour remplir ma destination sur la terre, selon l’intention de celui qui m’y a placé.""",Impressions,2014-01-10 20:47:53 UTC,"Book IV, The Creed of the Savoyard Curate"
6428,"","Reading Of Grammatology, trans. Gayatri Chakravorty Spivak (Baltimore: Johns Hopkins UP, 1997), 17. Found again reading Émile.",2013-08-14 00:56:15 UTC,"Après avoir ainsi, de l’impression des objets sensibles & du sentiment intérieur qui me porte à juger des causes selon mes lumières naturelles, déduit les principales vérités qu’il m’importoit de connaître, il me reste a chercher que, es maximes j’en dois tirer pour ma conduite, & quelles règles je dois me prescrire pour remplir ma destination sur la terre, selon l’intention de celui qui m’y a placé. En suivant toujours ma méthode, je ne tire point ces règles des principes d’une haute philosophie, mais je les trouve au fond de mon coeur écrites par la nature en caractères ineffaçables. Je n’ai qu’à me consulter sur ce que je veux faire: tout ce que je sens être bien est bien, tout ce que je sens être mal est mal: le meilleur de tous les casuistes est la conscience; & ce n’est que quand on marchande avec elle qu’on a recours aux subtilités du raisonnement. Le premier de tous les soins [53] est celui de soi-même: cependant combien de fois la voix intérieure nous dit qu’en faisant notre bien aux dépens d’autrui nous faisons mal! Nous croyons suivre l’impulsion de la nature, & nous lui résistons; en écoutant ce qu’elle dit à nos sens, nous méprisons ce qu’elle dit à nos coeurs; l’être actif obéit, l’être passif commande. La conscience est la voix de l’âme, ces passions sont la voix du corps. Est-il étonnant que souvent ces deux langages se contredisent? & alors lequel faut-il écouter? Trop souvent la raison nous trompe, nous n’avons que trop acquis le droit de la récuser; mais la conscience ne trompe jamais; elle est le vrai guide de l’homme: elle est à l’âme ce que l’instinct est au corps; qui la suit obéit à la nature, & ne craint point de s’égarer. Ce point est important, poursuivit mon bienfaiteur, voyant que j’allais l’interrompre: souffrez que je m’arrête un peu plus à l’éclaircir.
(IV, pp. 298-9 in Everyman)",,22141,"","""En suivant toujours ma méthode, je ne tire point ces règles des principes d’une haute philosophie, mais je les trouve au fond de mon coeur écrites par la nature en caractères ineffaçables [Following always my method, I do not draw these rules from the principles of the higher philosophy, but I find them in my heart written by nature in indelible characters].""",Writing,2014-01-10 20:49:38 UTC,"Book IV, The Creed of the Savoyard Curate"
6428,"",Reading,2014-01-10 20:51:52 UTC,"Après avoir ainsi, de l’impression des objets sensibles & du sentiment intérieur qui me porte à juger des causes selon mes lumières naturelles, déduit les principales vérités qu’il m’importoit de connaître, il me reste a chercher que, es maximes j’en dois tirer pour ma conduite, & quelles règles je dois me prescrire pour remplir ma destination sur la terre, selon l’intention de celui qui m’y a placé. En suivant toujours ma méthode, je ne tire point ces règles des principes d’une haute philosophie, mais je les trouve au fond de mon coeur écrites par la nature en caractères ineffaçables. Je n’ai qu’à me consulter sur ce que je veux faire: tout ce que je sens être bien est bien, tout ce que je sens être mal est mal: le meilleur de tous les casuistes est la conscience; & ce n’est que quand on marchande avec elle qu’on a recours aux subtilités du raisonnement. Le premier de tous les soins est celui de soi-même: cependant combien de fois la voix intérieure nous dit qu’en faisant notre bien aux dépens d’autrui nous faisons mal! Nous croyons suivre l’impulsion de la nature, & nous lui résistons; en écoutant ce qu’elle dit à nos sens, nous méprisons ce qu’elle dit à nos coeurs; l’être actif obéit, l’être passif commande. La conscience est la voix de l’âme, ces passions sont la voix du corps. Est-il étonnant que souvent ces deux langages se contredisent? & alors lequel faut-il écouter? Trop souvent la raison nous trompe, nous n’avons que trop acquis le droit de la récuser; mais la conscience ne trompe jamais; elle est le vrai guide de l’homme: elle est à l’âme ce que l’instinct est au corps; qui la suit obéit à la nature, & ne craint point de s’égarer. Ce point est important, poursuivit mon bienfaiteur, voyant que j’allais l’interrompre: souffrez que je m’arrête un peu plus à l’éclaircir.
(IV, pp. 298-9 in Everyman)",,23312,"","""La conscience est la voix de l’âme, ces passions sont la voix du corps.""","",2014-01-10 20:51:52 UTC,"Book IV, The Creed of the Savoyard Curate"
6428,"",Reading,2014-01-10 20:54:20 UTC,"Je méditois donc sur le triste sort des mortels flottant sur cette mer des opinions humaines, sans gouvernail, sans boussole, & livrés à leurs passions orageuses, sans autre guide qu’un pilote inexpérimenté qui méconnaît sa route, & qui ne sait ni d’où il vient ni où il va. Je me disois: J’aime la vérité, je la cherche, & ne puis la reconnaître; qu’on me la montre & j’y demeure attaché: pourquoi faut-il qu’elle se dérobe à l’empressement d’un coeur fait pour l’adorer?
(IV, p. 275 in Everyman)",,23313,"","""Je méditois donc sur le triste sort des mortels flottant sur cette mer des opinions humaines, sans gouvernail, sans boussole, & livrés à leurs passions orageuses, sans autre guide qu’un pilote inexpérimenté qui méconnaît sa route, & qui ne sait ni d’où il vient ni où il va.""","",2014-01-10 20:57:08 UTC,"Book IV, Creed of the Savoyard Curate"
6658,"","Reading Terry Eagleton, The Ideology of the Aesthetic (Oxford: Blackwell, 1990), p. 20",2014-02-04 03:11:50 UTC,"Along with these three kinds of law goes a fourth, most important of all, which is not graven on tablets of marble or brass, but on the hearts of the citizens. This forms the real constitution of the State, takes on every day new powers, when other laws decay or die out, restores them or takes their place, keeps a people in the ways in which it was meant to go, and insensibly replaces authority by the force of habit. I am speaking of morality, of custom, above all of public opinion; a power unknown to political thinkers, on which none the less success in everything else depends. With this the great legislator concerns himself in secret, though he seems to confine himself to particular regulations; for these are only the arc of the arch, while manners and morals, slower to arise, form in the end its immovable keystone.
(II.xii)
A ces trois sortes de loix, il s'en joint une quatrieme, la plus importante de toutes, qui ne se grave ni sur le marbre, ni sur l'airain, mais dans les coeurs des citoyens; qui fait la véritable constitution de l'Etat; qui prend tous les jours de nouvelles forces; qui, lorsque les autres loix vieillissent ou s'éteignent, les ranime ou les supplée, conserve un peuple dans l'esprit de son institution, & substitue insensiblement la force de l'habitude à celle de l'autorité. Je parle des moeurs, des coutumes, & sur-tout de l'opinion; partie inconnue à nos politiques, mais de laquelle dépend le succès de toutes les autres; partie dont le grand législateur s'occupe en secret, tandis qu'il paroît se borner à des règlemens particuliers qui ne sont que le cintre de la voûte, dont les moeurs plus lentes à naître, forment enfin l'inébranlable clef.",,23354,"","""Along with these three kinds of law goes a fourth, most important of all, which is not graven on tablets of marble or brass, but on the hearts of the citizens.""","",2014-02-04 03:13:36 UTC,"Book II, chapter 12"
6658,"",Reading,2014-02-04 03:14:56 UTC,"The public force therefore needs an agent of its own to bind it together and set it to work under the direction of the general will, to serve as a means of communication between the State and the Sovereign, and to do for the collective person more or less what the union of soul and body does for man. Here we have what is, in the State, the basis of government, often wrongly confused with the Sovereign, whose minister it is.
(III.i)
Il faut donc à la force publique un agent propre qui la réunisse & la mette en œuvre selon les directions de la volonté générale, qui serve à la communication de l’Etat & du Souverain, qui fasse en quelque sorte dans la personne publique ce que fait dans l’homme l’union de l’ame & du corps. Voilà quelle est dans l’Etat la raison du Gouvernement, confondu mal-à-propos avec le Souverain, dont il n’est que le ministre.",,23355,"","""The public force therefore needs an agent of its own to bind it together and set it to work under the direction of the general will, to serve as a means of communication between the State and the Sovereign, and to do for the collective person more or less what the union of soul and body does for man.""","",2014-02-04 03:14:56 UTC,"Book III, chapter i"